Chapitre 4 : 

    J'hochais lentement la tête.

« -C'est pour cela que tu as dis qu'il pouvait venir. Je pensais que c'était juste parce qu'il était le premier à avoir demandé et qu'il n'était pas un de ces autres aspirants qui essayait de mettre la main sur ta « génialité ».

    Dimitri sourit et s'assit sur le lit.

« -Ces gens peuvent se battre. Il se battraient jusqu'à la mort si leurs maisons étaient attaquées. Mais rejoindre une bataille ? Mark est le seul d'entre eux que je prendrais. Et il ne t'arrive même pas à la cheville.

-Bien, ai-je dis venant m'asseoir à côté de lui, c'est la chose la plus intelligente que j'ai entendu de toute la nuit. »

    Une autre évidence me frappa.

« -Mark peut sentir la présence des Strigois aussi. »

     C'était un des effets secondaires d'avoir été ramené d'entre les morts.

« -Huh. Je suppose que ça pourrait être assez fou pour fonctionner.»

     Dimitri m'embrassa sur le dessus de la tête.

« -Avoue-le. Ça ne te dérange pas de pourchasser ce Strigoi. C'est la bonne décision. Même si ils foncent dedans, des innocents continus de mourir par sa faute.

-Oui, oui, c'est la bonne décision. Je me serais portée volontaire par la suite. »

     Je soupirais.

« -C'est juste que je déteste donner à Yéva une raison de plus de penser qu'elle contrôle le destin de l'univers. »

     Il ricana.

« -Si tu as l'intention de faire partie de cette famille, tu ferais mieux de faire avec. »

******

     Dimitri et moi n'avons eu aucuns effets gueule de bois à traiter, heureusement, mais ni l'un ni l'autre n'étions ravi lorsqu'Henry a fait son apparition dès l'aube de façon à ce qu'on puisse « passer aux choses sérieuses ». Comme touts les autres Alchimistes que j'ai rencontré, Henry n'était pas du genre à se salir les mains. Il n'avait aucunement l'intention de venir avec nous pour se débarrasser de ce Roi de sang. Et comme toutes les autres Alchimistes, Henry nageait dans des papiers et des plans.

     Il nous avait apporté des tonnes de cartes et de diagrammes de la région caverneuse où habitait le Roi de sang, ainsi que touts les rapports qu'avaient fait les Alchimistes sur les observations et attaques. Les Alchimistes adoraient les rapports. Oléna nous a fait à tous une sorte de café super puissant qui avait un goût légèrement moins toxique que la vodka régionale, mais la caféine que contenait ce café nous aida à rester éveillés et à élaborer des plans.

« - Ce n'est pas une très grande zone. »

     Remarqua Henry, tapant sur l'une des cartes.

« -Je ne comprend pas pourquoi personne n'a jamais réussi à le trouver durant la journée. Cet endroit est assez petit pour que quelqu'un puisse fouiller chaque grottes en un jour. Pourtant, ils finissent tous piégés la nuit et se font tuer. »

     Mon esprit se tourna vers une autres séries de grottes, à mi-chemin du monde.

« -Les grottes sont connectées. »

     Ai-je dis lentement, retraçant les points des cartes utilisées pour marquer les entrés.

« -Vous pouvez chercher toute la journée et ne jamais le trouver parce qu'il bouge constamment dans le sous-sol.

-Brillant, Roza »

     Murmura Dimitri approuvant. Henry me regardait effrayé.

« -Comment le savez-vous ? »

     J'haussais les épaules.

« -C'est la seule possibilité qui ait du sens. »

      Je fouillais dans les papiers.

« -Avez-vous une carte des sous-sols ? Est-ce que quelqu'un à déjà fait un… je sais pas… une étude géologique ou quelque chose ? »

     Il semblait que toutes autres représentations de la zone soient là : images satellites, dessins topographiques, analyses des minéraux… tout sauf un aperçu de ce qu'il se passait en dessous de la surface. Il le confirma.

« -Non. Avoua-t-il penaud. Je n'ai rien de ce genre. »

      Ensuite, pour sauver la face des Alchimistes et leur style méticuleux, il ajouta :

« -Probablement parce que personnes n'en a jamais faite. Si elle existait, nous l'aurions.

-Cela va être un désavantage. Songeais-je.

-Pas tant que ça. Dit Dimitri finissant le reste de son café. J'ai une idée. Je ne pense pas que nous ayons besoin d'aller dans les sous-sols. Surtout avec Mark. »

     Je croisais ces yeux et sentis une secousse d’électricité sauté entre nous. Une des choses qui nous avait attiré l'un à l'autre était un amour commun pour l’excitation du danger. Ce n'est pas comme si nous le cherchions, exactement, mais quand nous devions répliquer, nous étions tous les deux prêts à prendre tout ce qui était nécessaire. Je sentais cette étincelle s'allumer entre nous maintenant que cette affaire se rapprochait, et soudain j'eu une bonne idée de ce qu'était son plan.

« -Plan audacieux, camarade, ai-je taquiné.

-Pas selon tes standards »

     Répliqua-t-il. Henry regarda derrière et revint entre nous, complètement perdu.

« -De quoi parlez-vous tous les deux ? »

     Dimitri et moi sourîmes. Bien sûr, il n'y eu pas beaucoup de sourire quand nous nous mîmes d'accord pour partir dès l'aube le lendemain. La famille de Dimitri afficha un mélange contradictoire de confiance et de nervosité. Officiellement, la proclamation de Yéva disait que Dimitri allait triompher, victoire garantie. Pourtant aucunes de ses sœurs ni sa mère n'étaient complètement sans inquiétude de l'envoyer faire face à un vieux et puissant Strigoi qui détenait une longue liste de meurtres à son actif. Elles le comblèrent de câlin et de vœux de réussite, et pendant tout ce temps ,Yéva les regardait dans sa béatitude, et son air de je-sais-tout.

      Mark était avec nous, il avait l'air dur et prêt pour la bataille. Henry avait dit que les dhampirs de Baia étaient « locales » par rapport au Roi de sang, mais c'était un terme plutôt relatif, puisque les grottes restaient quand même à environ 6 heures de route. Nous étions simplement les plus proches, étant donné que les grottes se trouvaient dans une région peu entourée de civilisation. En fait, une partie du long trajet se fit sur des routes très peu entretenues de part ce manque de civilisation.

     Nous avons atteins les grottes vers le milieu de la journée, ce qui correspondait parfaitement à notre plan. C'était un endroit isolé et avec seulement un petit endroit éclairé. En ce qui concerne sa hauteur, elle était difficilement capable de rivaliser avec les collines a peine plus grandes qu'elle comme les montagnes d'Oural plus loin vers l'est. Encore qu'elle était plus grande et plus raide que la plupart des plaines environnantes, avec une façade rocailleuse sur les côtés de la falaise qui allait exigé une bonne marche. Aucunes des grottes n'étaient visibles de là où l'on gara la voiture, mais un petit, sentier usé serpentait entre certaines falaises. De ce que l'on avait vu de la carte d'Henry, il conduisait jusqu'au cœur du complexe.

« -Rien de tel qu'un peu d'escalade. »

     Ai-je dit gaiement, levant mon sac à dos sur mes épaules.

« -Ça pourrait presque être des vacances, si il n'y avait pas, vous savez, la partie où l'on peut potentiellement mourir. »

     Mark mit sa main devant ses yeux pour se protéger du soleil en nous regardant Dimitri et moi.

« -Quelque chose me dit que vous êtes le genre de personne dont les vacances finissent toujours de cette façon.

-Vrai »

    Dit Dimitri, se dirigeant vers le sentier.

« -En outre, nous sommes en sécurité aujourd'hui. Nous avons la garantie de ma grand-mère, tu te souviens ? »

      J'ai levé les yeux au ciel à la taquinerie de sa voix. Dimitri pouvait aimer et vénérer Yéva, je savais qu'il ne compterait pas sur une vague prophétie pour accomplir cette tâche. Sa foie était dans son pieu en argent qu'il portait à sa ceinture.

     Le sentier était d'abord facile mais devint vite un défi puisqu'il devint plus pentu et qu'il y avait plus d'obstacles qui apparaissait sur notre route. Nous avions à grimper autour de rochers et devions gérer quelques partie délicates lorsque le sentier disparu, nous forçant à nous accrocher aux parois rocheuses ? Quand nous avons atteins ce qui apparemment était le centre du complexe, je fus surprise de voir à quelle hauteur nous étions. Les parois de la falaise se levèrent tout autour de nous, comme si nous étions dans une sorte de forteresse, mais cette zone fournie une petite mesure de tranquillité. Je n'étais pas fatiguée, les dhampirs sont de nature robustes après tout, mais j'étais contente que nous ayons atteins notre destination.

     Et c'était ici… que nous nous arrêtions. Nous nous installions sur le sol, triâmes le contenu de nos sacs, et procédâmes à nous prélasser presque tout le reste de la journée. Malgré le vent qui soufflait ici, la température restait estival, et tout ça aurait fait une parfaite scène de pique-nique. Il est vrai, la roche abîmée et la végétation éparse étaient difficilement idyllique, mais nous avions étendu une couverture et avons mangé le repas qui n'était autre que la fabuleuse cuisine d'Oléna. Lorsque nous avions fini, je me suis allongée près de Dimitri pendant que Mark commença à tailler des morceau de bois.

      Nous avons continué à parler régulièrement. Tout faisait parti du plan. Après qu'Henry nous avait dit que des aventuriers humains étaient venu le chassé et qu'ils s'étaient fait tué, nous avons réalisé que là était leur perte : entrer dans les grottes et se retrouver piéger à l’intérieur que de toute évidence ce gars le Roi de sang connaissait mieux que nous. Nous n'allions pas faire ça. Nous allions rester dehors, en ne faisant aucun effort pour nous cacher. Même si les Strigois adoraient le sang humain, ils aimaient encore plus celui des Morois et des dhampirs. Il n'y avait aucune chance que ce Strigoi soit capable de nous ignorer alors que nous traînions sur son territoire. Si cette violation ne le faisait pas sortir, la soif de sang le ferait. Il pourrait éventuellement venir après nous dès que l'obscurité tomberai, et nous pourrions le battre selon nos conditions.

« -Mark, toi et Oskana devriez venir aux États-Unis, ai-je dis, Lissa adorerai vous rencontrer et parler de l'esprit. De nombreuses personnes adoreraient. »

   Mark ne leva pas les yeux de sa sculpture.

« -C'est le problème. Dit-il gentiment. Nous sommes inquiets que trop de personnes le fasse, maintenant que tout le monde intéresse à l'esprit. Nous ne voulons pas devenir des expériences scientifiques.

-Lissa ne laisserai jamais cela arriver, ai-je dis fermement, et pense à toutes les choses géniales que nous pourrions apprendre. L'esprit semble être capable de faire quelque chose de nouveau tout les jours. »

     Avant même que je m'en rende compte ma main avait trouvé celle de Dimitri. En le sauvant, l'esprit avait déjà fait la chose la plus merveilleuse à mes yeux.

« -Nous verrons, dit Mark, Oskana aime son intimité, mais je sais qu'elle ai curieuse de »

    Dimitri se redressa de sa position détendu, et de cette façon devint instantanément rigide et concentré. Mark et moi étions devenus silencieux aussi vite que Dimitri avait remué, et maintenant j'étais assise aussi. Ma main se dirigea vers mon pieu, et je vis la mains des garçons en faire autant. Même si je l'avais fait, ma partie logique savait qu'il n'y avait pas lieu, pas quand nous étions en plein jour. N'importe ce qui avait effrayé Dimitri ce n'était pas un Strigoi, mais il était dur de se débarrasser de son instinct. Son regard se fixa sur un gros tas de cailloux et de rochers situé près d'une paroi de la falaise. Sans un mot, il les pointa du doigt puis tapa son oreille avec.

     Mark et moi acquiesçâmes. Baissant les yeux sur l'une des cartes d'Henry que j'avais laissé ouverte, je remarquais immédiatement la formation rocheuse que Dimitri nous avait indiquée. Elle était grande et tentaculaire, avec ce qui ressemblait à un petit écart entre elle et la falaise. Si il y avait quelque chose qui se cachait et nous épiait, il serait possible de se faufiler derrière la formation et d'attraper au dépourvu l'espion. Je tapais ma poitrine et pointais du doigt la formation sur la carte. Dimitri secoua sa tête et tapa sa poitrine à la place. Je lui jetais un regard noir et commençais à protester, mais ensuite il fit un geste entre moi et Mark. De cette étrange façon que nous avions de penser parfois à la même chose, je compris immédiatement ce que voulais dire Dimitri. Mark et moi étions en train de parler lorsque Dimitri avait entendu ce qui l'avait fait sursauté. Nous devions continuer de cette façon pour garder notre couverture et surprendre cette menace potentielle. A contre cœur, j'acceptais ma défaite en hochant la tête à Dimitri.

      Il se glissa loin, silencieux comme un chat, et je retournais à Mark et essayais de me rappeler de quoi est ce que nous étions en train de parler. Les États-Unis, j'essayais de le convaincre qu'il devrait nous rendre visite pour une certaine raison. Parle. Je devais parler pour créer une distraction. Donc j'ai frénétiquement balancé le premier truc qui me vint à l'esprit.

« -Donc, oui, Mark… si vous venez, um, nous rendre visite… nous pourrions sortir manger et essayer de la nourriture américaine. Plus de cabbage »

      Je lançais un rire mal à l'aise et essayais de ne pas fixer Dimitri alors qu'il disparaissait près d'un coin rocheux.

« -Nous pourrions, tu sais, prendre des hot-dogs. Ne t'inquiètes pas il n'y a pas vraiment de chien. C'est juste un nom. C'est de la viande que tu met dans un petit pain, c'est une sorte de pain spéciale, et après tu les recouvres avec d'autres choses et

-Je sais ce qu'est un hot-dog. »

      M'interrompit Mark. Son ton était léger pour duper notre observateur, mais son pieu avait remplacé son couteau qu'il utilisait pour tailler les morceaux de bois.

« -Ah oui ? ai-je demandé légitimement surprise. Comment ?

-Nous ne sommes pas si éloignés. Nous avons la télé et des films. Et puis, j'ai quitté la Sibérie tu sais, je suis allé aux États-Unis.

-Vraiment ? »

      Je ne le savais pas. Je ne connaissais pas grand-chose de son histoire, en réalité.

« -Tu as essayé les hot-dogs ? »